PHOTOS DE PRESSE
C’est en 1961 et en 1964 que Barthes consacre deux textes fondateurs, l’une à la photo de presse, l’autre à l’image publicitaire dans lesquels il élabore une sémiologie de l’image. Si l’image fait problème, c’est parce qu’elle est considérée par les linguistes comme un système rudimentaire par rapport à la langue. Barthes considère la photographie journalistique et publicitaire dans son intentionnalité, comme message : d’où l’approche sémiologique et structuraliste visant à tenir compte à la fois des deux structures différentes et concurrentes en œuvre dans les deux types d’image : des mots et des images.
Le message photographique (1961) envisage la photographie par la relation qu’elle entretient avec la réalité. L’analogon parfait du réel, elle possède un statut particulier comme un message sans code – message continu – difficilement ou pas du tout déchiffrable selon des catégories linguistiques en cours (continu/discontinu, analogique/digital). Le paradoxe de la photographie et de toute reproduction analogique de la réalité (dessin, peinture, cinéma, théâtre) consiste à développer un message supplémentaire sous forme de style, toujours tributaire de l’esthétique et de l’idéologie de l’époque. Ainsi le statut purement dénotatif (sans code) qui assignerait une plénitude analogique et une objectivité à la photographie risque d’être mythique.